27.7.11

Maroantsetra-Mananara: piste de rêve

Après quelques jours de repos nous reprenons enfin la route. Et quelle route! Ou plutôt, quelle piste! Probablement la plus belle que nous ayons eu l'occasion de parcourir. Peut-être plus belle encore que celle d'Ikalamavony... ou en tous cas dans un autre genre, un genre côtier...
120 km à déguster en léchant le bord de la baie d'Antongila.

Alternance de passages de boue, de cailloux, de plages.

De nombreuses rivières à traverser à guet, des bacs (nous appellerons ici bac une "double pirogue" à rames affublée d'un petit plancher pouvant embarquer jusqu'à 5 motos et leurs cavaliers)...
... et des ponts tous plus branlants les uns que les autres. Bref, une piste comme on les aime, un peu technique mais tellement waouh! Difficile de la décrire à sa juste valeur, des photos parleront sûrement mieux qu'un long discours!


30.6.11

East Cost nous voila !

Il est temps de quitter ces îles paradisiaques pour rejoindre la côte Est et la région Sava du nom des 4 villes qui la composent (Sambava, Andapa, Vohémar, Antalaha). La piste qui relie Ambilobe à Vohemar a mauvaise réputation. 160 kms. On nous annonce deux jours si c'est mouillé. C'est plus que sec quand nous passons, on mettra 5 ou 6 heures. La route est belle, mais on est un peu passé à côté des photos. Juste une série sur ce pont :


Vohemar ne nous emballe pas trop. On repart le lendemain matin. On se fait arrêter 3 fois par les flics. Excès de zèle. Amende pour défaut de signature du permis de conduire. Une petite heure de perdue. Et la pluie qui s'en mèle... On enfile nos combinaisons de plastique et jouissons enfin de la douceur de l'asphalte. Quelques éclaircies. On approche de Sambava.

L'Ylang ylang




L'Ylang ylang, arbre torturé, pour ses fleurs et l'huile qu'on en retire. Nosy Be, souvent surnommée l'île aux fleurs, regorge de plantations d'Ylang. Un Istomien, encore une fois, Dominique de son petit nom, nous fait partager une de ses journées de travail. Au menu, collecte de fleurs et distillation. On charge au moins 200 kg de fleurs dans la benne du pick up. On peut récolter tous les jours, ou presque, puisque l'arbre produit des fleurs toute l'année. Les pics d'humidité entrainent des pics de production. C'est pas la grosse saison en ce moment, mais ça tourne.


25.6.11

Une parenthèse

Antalaha beach, c'est loin, c'est sans prétention, mais ça déchire...

Sommes à Antalaha, qui dispute à Sambava le titre de capitale mondiale de la vanille, depuis quelques jours. La dernière mise à jour du blog date d'il y a près d'un mois. Entre temps, sommes passés par l'Ankarana, Ambanja, Maromandia, Nosy Komba, Nosy Be, Vohemar, Sambava, Andapa... je tacherai de parler un peu de tout ça prochainement.

Avons mis la moto sur un bateau hier (la route s'arrête qq kilomètres après Antalaha, pas moyen de traverser la péninsule du Masoala autrement qu'à pied... ou en bateau, mais vu leur état et la violence de l'océan indien en ce moment, on préfère l'option pédestre.) et partirons lundi pour Maroantsetra. Devrions y arriver jeudi.


Maromandia

Weekend en brousse, au domaine des deux barges.

48 hectares de friche que Thomas et Ivan, les deux "barj' ", veulent mettre en exploitation et aménager pour y acceuillir des touristes, ambiance lodge écologique autarcique (sauf pour la viande de zébu et le poisson, achetés aux paysans et pêcheurs du coin).

Pour l'instant on n'y accède qu'en pirogue, ou à la nage. Il n'y a ni eau, ni électricité. Les bananiers, palissandres, caféiers et autres plantés par l'ancien propriétaire se sont fait submerger par des lianes, du poil à gratter local, le takilt... Et le travail de défrichage est énorme. On tâte du gore le samedi matin, à 6 pendant 6 heures, débroussaillons 1400 mètres carrés, soit 15% d'un hectare. En admettant qu'un gars bosse 6 heures par jour, il faudrait 40 hommes/jour pour défricher un hectare, 2000 hommes/jour pour défricher la totalité de l'exploitation. L'investissement dans un gyrobroyeur est tentant...



Petit week end à l'ancienne, feu de bois, pastaga et pâtes apollo...




Ivan, l'extirpeur


Brice au gore


Thomas, le dos argenté...

Le cacao d'Ambanja


Le monde du Cacao. On le découvre grâce à Ivan, ancien istomien installé à Ambanja depuis quelques années, et toujours ravi de pouvoir lever le coude en compagnie d'autres anciens... On dort chez Ivan, au milieu de la plantation, et partons balader le lendemain matin.

Sur la plantation, 1400 ha dont 600 en cacao, on compte près de 200 salariés permanents. La plantation est divisée en "fermes" avec des chefs de ferme qui gèrent leurs salariés. En moyenne, un cueilleur doit récolter 600 cabosses par jour. Un écabosseur doit ouvrir 2000 cabosses par jour. Sur un stand d'écabossage comme celui qu'on voit dessous, le chef de ferme est là (tapi dans l'ombre) et compte. Chaque cabosse passe sous ses yeux. C'est le premier impératif pour faire de la qualité, c'est le seul moyen de s'assurer que les cueilleurs ne ramassent pas des cabosses trop vertes... C'est ce genre de pratiques qui permet de vendre un cacao marchand (lavé, fermenté et séché) à 2,90 quand le cours mondial du cacao standard est à 2 euros.





A la transformation, le cacao subit 4 fermentations différentes, dont la dernière, acétique, confère une sacrée ambiance à la salle, vinaigre de cacao ?


Le cacao est ensuite séché, au soleil, avant d'être trié, mis en sac et envoyé à Tain l'hermitage, en tant que cacao marchand, chez Valrhona ...

L'Ankarana

Quittons Diego fin mai. Descente plus douce qu'à aller, escale dans l'Ankarana.
La région est magnifique, mais ne tombons pas complètement sous les charmes du parc de l'Ankarana, qu'on nous avait si souvent vanté à Diego. En fait c'est un parc national, et donc protégé, et donc avec des entrées contrôlées, qui se font sous la direction d'un guide. Ceux qu'on rencontre n'ont pas envie d'en faire trop, nous disent qu'on ne peut pas camper dans le parc mais qu'il faut faire des excursions à la journée, et dormir en dehors du parc, et se cantonnent à nous faire suivre des chemins de pinpin. Du coup, on ne reste qu'une journée. On fait quand même le plein de faune - on aperçoit des microcebus (lemuriens nocturnes, les plus petits connus à ce jour), des makis à tête couronnées, quelques espèces de caméléons, un boa...

Les petits plus du coin, c'est que l'auberge propose des bungalows bien sympas, d'où on peut profiter du couchant, et faire la sieste à l'ombre d'un énorme arbre (Tamarinier ?). Et puis aussi Papa Golden, qui fait des petits plats malagasy pour une bouchée de pain et qui nous a comblé. aussi bien le soir que le matin.




Les grands Tsingys de l'Ankarana


En dehors du parc, au Nord, on peut observer des tsingys rouges, moins hauts et moins étendus mais jolis...

Les Tsingys Rouges

30.5.11

Encore un peu plus loin vers le Nord

A force d'argumentation, j'arrive à persuader Margot de faire route jusqu'au Cap d'Ambre. C'est pas très loin, mais on ne trouve personne qui y soit déjà allé. Ce qui n'est pas de bonne augure quant à la qualité de la piste... On y arrivera quand même, et effectivement ça bouge... On met 4 heures pour faire 75 kilomètres... Doublons seulement une caravane de trois 4x4 et qq charrettes à zébu.

On ne change pas une équipe qui gagne, c'est encore Margot qui repère les rivières. Quoi que pour celui-ci je suis descendu aussi... pas bien profond finalement, mais long.


A peine sommes nous arrivés qu'il pleut, et nous redoutons déjà le retour sur un terrain glissant. La pluie persistant, on décide de rester pour la nuit. On squatte dans l'unique maison du cap, chez Eugène, le gardien du phare, et sa petite famille, Denise et Geneviève.

Ce qui nous permet de profiter du coucher de soleil depuis le phare :


... et du calme matinal du Cap d'Ambre :

Eugène va chercher le bois et Geneviève l'eau

On repart en fin de matinée, en espérant que la piste ait séché... bah non, c'est plus que gras. En témoignent la gueule des roues :

Roue arrière

Roue avant


On galère pas mal avant de retrouver une piste digne de ce nom, mais je serai prêt à le refaire, rien que pour avoir le plaisir d'admirer encore cette famille qui bat son riz. Vision d'Eden.



Un peu plus au Nord

Après discussions avec les autochtones, la baie du courrier nous semble un bon objectif pour la suite des pérégrinations, c'est la porte d'entrée vers l'archipel de Nosy Hara. Une bonne heure de piste nous amène jusqu'à Madiro Kitamby, lieu dit, accessoirement village de pêcheurs, avec quelques bungalows au milieu de la mangrove.


La piste longe la baie de Diego, parmi les 5 plus grandes du monde soit dit en passant, ou fut un temps (mais quand ?) on pouvait y faire entrer toute la flotte mondiale... La baie à une forme de trèfle, ce qui explique qu'on la voie régulièrement s'enfoncer dans les terres. Au-dessous, roulons dans un reste de mangrove asséchée, la baie ne doit pas être bien loin encore une fois...

En arrivant à la baie du courrier, on est content. C'est pas magnifique mais c'est calme, et nous pourrons nous adonner une fois de plus à des plaisirs nudistes... Depuis la côte on aperçoit l'archipel de Nosy Hara. C'est tentant d'embarquer sur un bateau... C'est chose faite le lendemain. Au programme, plongée maques tuba, navigation avec les dauphins, filet d'ango et sa marinade à l'ail... Un grand moment de bonheur simple.

On se pose sur une langue de sable, avec en ses bouts deux blocs rocheux et de chaque côté une crique translucide...



Notre embarcation


je ballade un coup, et explore la fonction rafale de l'appareil photo...

27.5.11

Diego - le festival Zegny Zo

A Mampikony, passons un coup de fil à Thomas pour lui dire que nous arrivons le lendemain à Ambanja. Lui-même nous apprend qu'il part le lendemain à Diego-Suarez pour le festival Zegny Zo... Le programme est tentant, on met les bouchées doubles, poursuivons jusqu'à Antsohihy ou nous dormons, et rejoignons Thomas à Ambanja le lendemain midi. On arrive dans une oasis de verdure, très étonnant dans ce Nord Ouest globalement sec. Habitués aux reliefs doux et aux longs horizons depuis près de 600 kms, nous retrouvons les virages serrés propres aux reliefs accidentés, des vallées encaissées, de la plante verte à perte de vue, une rivière tous les 500 mètres... Ambanja est cernée de plantations de cacao, on les traverse très rapidement, devons être à Diego le soir même, mais devrions voir ça plus en détail à la redescente, puisque c'est le sésame pour Nosy Be, Nosy Komba, Nosy Tanikely, Nosy Iranja...

On arrive de nuit à Diego. Première soirée dédiée à faire connaissance avec nos nouveaux compagnons de route. Apero prolongé chez Renan, puis descente à la terrasse des voyageurs, boeuf en brochettes et en musique, on domine toute la ville du haut des 4 étages du bâtiment, ça faisait longtemps que j'avais pas pisser de si haut! On finit à la boîte noire, véritable antre des prostiputes de Diego. Plutôt impressionnant pour des fianarois comme nous. ça a l'air de marcher. 300 retraités français à Diego, pour 40 000 habitants, presque 1% de la population, sans compter les réunionnais qui viennent craquer leur RMI dans la luxure, et les classiques touristes libidineux que des années de frustration ont rendu éhontés et complètement désinhibés dans ce terrain de jeu du sexe pas cher... Il paraît que le phénomène explose! JFS aurait sans doute parlé d'une " dégradation des termes de l'échange". Malgré l'ambiance marché à zébu, la soirée est bonne.

Réveil difficile le samedi, on cherche désespérément une gargote qui fait de la purée,- à l'ail si possible, - en vain. On jubile quand même sur notre Hena Kisoa sy Tsaramaso, et du bon Ranomapanga...

Les festivités recommencent dans la soirée. Mon coup de coeur reste les marionnettes géantes, représentées notamment par la compagnie Zolo Be, et déjà vues à Tsihombe, pendant le Rebeke. On apprend qu'en fait il en existe 32 dans le monde (dont 3 à Mada), que le mouvement est d'initiative Sud-Africaine, et que les 32 se sont réunies là-bas pour la première fois pendant la dernière coupe du monde. On a la chance d'en voir une petite dizaine à Diego.



Ici, elles sont la plupart du temps au milieu de la rue et dansent avec la foule. Elles mesurent près de 5 mètres, sont supportées par un seul bonhomme, avec un système d'articulations assez complet. ça donne ça :




On voit pas bien le filin sur la photo du dessus, mais il est bien là, et l'une des marionettes est descendu en tyrolienne depuis le troisième étage de l'immeuble. A la réception, une autre marionnette les bras grands ouverts pour l'accueillir.

En gros le Zegny Zo est un festival d'arts de rue, qui regroupe clowns, musiciens, comédiens, peintres... Une autre belle performance du festival : un portraitiste qui a réalisé des dizaines de grimaces géantess et qui les expose sur les murs de toue la ville...


Et dans un autre style...