30.5.11

Encore un peu plus loin vers le Nord

A force d'argumentation, j'arrive à persuader Margot de faire route jusqu'au Cap d'Ambre. C'est pas très loin, mais on ne trouve personne qui y soit déjà allé. Ce qui n'est pas de bonne augure quant à la qualité de la piste... On y arrivera quand même, et effectivement ça bouge... On met 4 heures pour faire 75 kilomètres... Doublons seulement une caravane de trois 4x4 et qq charrettes à zébu.

On ne change pas une équipe qui gagne, c'est encore Margot qui repère les rivières. Quoi que pour celui-ci je suis descendu aussi... pas bien profond finalement, mais long.


A peine sommes nous arrivés qu'il pleut, et nous redoutons déjà le retour sur un terrain glissant. La pluie persistant, on décide de rester pour la nuit. On squatte dans l'unique maison du cap, chez Eugène, le gardien du phare, et sa petite famille, Denise et Geneviève.

Ce qui nous permet de profiter du coucher de soleil depuis le phare :


... et du calme matinal du Cap d'Ambre :

Eugène va chercher le bois et Geneviève l'eau

On repart en fin de matinée, en espérant que la piste ait séché... bah non, c'est plus que gras. En témoignent la gueule des roues :

Roue arrière

Roue avant


On galère pas mal avant de retrouver une piste digne de ce nom, mais je serai prêt à le refaire, rien que pour avoir le plaisir d'admirer encore cette famille qui bat son riz. Vision d'Eden.



Un peu plus au Nord

Après discussions avec les autochtones, la baie du courrier nous semble un bon objectif pour la suite des pérégrinations, c'est la porte d'entrée vers l'archipel de Nosy Hara. Une bonne heure de piste nous amène jusqu'à Madiro Kitamby, lieu dit, accessoirement village de pêcheurs, avec quelques bungalows au milieu de la mangrove.


La piste longe la baie de Diego, parmi les 5 plus grandes du monde soit dit en passant, ou fut un temps (mais quand ?) on pouvait y faire entrer toute la flotte mondiale... La baie à une forme de trèfle, ce qui explique qu'on la voie régulièrement s'enfoncer dans les terres. Au-dessous, roulons dans un reste de mangrove asséchée, la baie ne doit pas être bien loin encore une fois...

En arrivant à la baie du courrier, on est content. C'est pas magnifique mais c'est calme, et nous pourrons nous adonner une fois de plus à des plaisirs nudistes... Depuis la côte on aperçoit l'archipel de Nosy Hara. C'est tentant d'embarquer sur un bateau... C'est chose faite le lendemain. Au programme, plongée maques tuba, navigation avec les dauphins, filet d'ango et sa marinade à l'ail... Un grand moment de bonheur simple.

On se pose sur une langue de sable, avec en ses bouts deux blocs rocheux et de chaque côté une crique translucide...



Notre embarcation


je ballade un coup, et explore la fonction rafale de l'appareil photo...

27.5.11

Diego - le festival Zegny Zo

A Mampikony, passons un coup de fil à Thomas pour lui dire que nous arrivons le lendemain à Ambanja. Lui-même nous apprend qu'il part le lendemain à Diego-Suarez pour le festival Zegny Zo... Le programme est tentant, on met les bouchées doubles, poursuivons jusqu'à Antsohihy ou nous dormons, et rejoignons Thomas à Ambanja le lendemain midi. On arrive dans une oasis de verdure, très étonnant dans ce Nord Ouest globalement sec. Habitués aux reliefs doux et aux longs horizons depuis près de 600 kms, nous retrouvons les virages serrés propres aux reliefs accidentés, des vallées encaissées, de la plante verte à perte de vue, une rivière tous les 500 mètres... Ambanja est cernée de plantations de cacao, on les traverse très rapidement, devons être à Diego le soir même, mais devrions voir ça plus en détail à la redescente, puisque c'est le sésame pour Nosy Be, Nosy Komba, Nosy Tanikely, Nosy Iranja...

On arrive de nuit à Diego. Première soirée dédiée à faire connaissance avec nos nouveaux compagnons de route. Apero prolongé chez Renan, puis descente à la terrasse des voyageurs, boeuf en brochettes et en musique, on domine toute la ville du haut des 4 étages du bâtiment, ça faisait longtemps que j'avais pas pisser de si haut! On finit à la boîte noire, véritable antre des prostiputes de Diego. Plutôt impressionnant pour des fianarois comme nous. ça a l'air de marcher. 300 retraités français à Diego, pour 40 000 habitants, presque 1% de la population, sans compter les réunionnais qui viennent craquer leur RMI dans la luxure, et les classiques touristes libidineux que des années de frustration ont rendu éhontés et complètement désinhibés dans ce terrain de jeu du sexe pas cher... Il paraît que le phénomène explose! JFS aurait sans doute parlé d'une " dégradation des termes de l'échange". Malgré l'ambiance marché à zébu, la soirée est bonne.

Réveil difficile le samedi, on cherche désespérément une gargote qui fait de la purée,- à l'ail si possible, - en vain. On jubile quand même sur notre Hena Kisoa sy Tsaramaso, et du bon Ranomapanga...

Les festivités recommencent dans la soirée. Mon coup de coeur reste les marionnettes géantes, représentées notamment par la compagnie Zolo Be, et déjà vues à Tsihombe, pendant le Rebeke. On apprend qu'en fait il en existe 32 dans le monde (dont 3 à Mada), que le mouvement est d'initiative Sud-Africaine, et que les 32 se sont réunies là-bas pour la première fois pendant la dernière coupe du monde. On a la chance d'en voir une petite dizaine à Diego.



Ici, elles sont la plupart du temps au milieu de la rue et dansent avec la foule. Elles mesurent près de 5 mètres, sont supportées par un seul bonhomme, avec un système d'articulations assez complet. ça donne ça :




On voit pas bien le filin sur la photo du dessus, mais il est bien là, et l'une des marionettes est descendu en tyrolienne depuis le troisième étage de l'immeuble. A la réception, une autre marionnette les bras grands ouverts pour l'accueillir.

En gros le Zegny Zo est un festival d'arts de rue, qui regroupe clowns, musiciens, comédiens, peintres... Une autre belle performance du festival : un portraitiste qui a réalisé des dizaines de grimaces géantess et qui les expose sur les murs de toue la ville...


Et dans un autre style...

Sur la route de Mahajanga

Et voilà, après un départ fastidieux, nous avons finalement (re)pris la route le 14 mai. Il était temps, on a un peu trop stagné en ville ces derniers temps. 3 semaines à Fianar' donc ,puis une semaine à Tana... Des évènements d'ordre judiciaire nous ayant contraint à prolonger le séjour à la capitale. L'ami qui nous accueillait, je le citerai pas pour préserver un brin d'anonymat, - en gros il est de la P94, a fait ses classes à Ouaga, on était compagnons de cour à Guantanamo... - a passé qq nuits en prison pour une sombre histoire de chichon... On a donc apporté des oranges à Monsieur, des chaussettes, de la lecture, de quoi se laver les ratiches... Il était pas le plus malheureux des hommes rassurez vous.

Après cet épisode façon Michael Scofield, nous avons enfin mis le cap vers le Nord, le vrai. Objectif Mahajanga. Ayant fêté la libération de Monsieur X avec beaucoup d'entrain, nous avions laissé l'ami modération à la maison, la route fut un peu difficile, et nous avons fait escale à Maevatanana, bourgade réputée comme étant la plus chaude de Madagascar. Au mois de mai ça passe. Brève soirée, pâtes au gras et à l'ail, avant de sombrer dans un sommeil profond. Lever à l'aube, ce qui nous permet d'être à Mahajanga à midi, et de déjeuner chez Pépé Raleur. L'arrivée est marquée par un épisode des plus dramatiques, Margot perd sa lentille gauche. Prise de soubresauts par l'excitation de l'arrivée, Margot entre dans un cycle de vibrations infernales, et crac sa lentille saute pour mettre fin au supplice.. et elle essaye de ma faire croire que c'est la piste qui était mauvaise.




Sur la route de Mahajanga

Mahajanga c'est pas mal, mais on reste sur notre faim. Visuellement parlant, y a pas grand chose, et la côte est décevante par rapport aux merveilles qu'on a pris l'habitude de savourer. Par contre bonne ambiance, et idéal pour se reposer. On squatte la maison des beaux-parents de Lili et Guillaume, à Amborovy, au Nord de Mahajanga, au bord de la mer. Maison très agréable, chaque pièce a une porte qui donne sur le jardin, et un super salon en plein air. Barbecues de gambas pour commencer... Le lendemain on se fait griller un cabot de 2 Kg, ça tombe bien on est deux! autant dire que les siestes s'avèrent indispensables...

On reste donc quelques jours avant de prendre la direction d'Ambanja, et des îles qui nous font fantasmer depuis plusieurs mois...

6.5.11

Résumé du Sud Est

Bon finalement je n'ai pas tenu mes promesses, pas d'autres posts sur Fort dauphin et sa région, c'est pas faute d'avoir de la matière, mais plutot par manque de temps depuis notre retour à Fianar'...
Pas mal de casse sur la moto, donc j'ai passé l'essentiel de ces 15 derniers jours à lui refaire une beauté : amortisseur arrière, frein arrière, porte bagage dessoudé en 3 points... plus les petits machins. La jante arrière explosée aussi, mais au remontage!

Donc Fort Dauphin, en qq mots. 5 jours de pluies sur 6 jours sur place. Il avait pas plu depuis 6 semaines. Ca a sérieusement limité nos escapades. On a usé le Carcassonne...

Découverte du Freedom, petit bar avec vue, du bon son, des beignets de thon, un tôlier sympa, et une bonne bande d'arrachés au comptoir. Margot a failli se prendre une THB (vide) en pleine tête, mais c'était pas mal, on y est retourné.

Le lac Vinanibe, pas mal aussi. Un lac salé plein de casiers à huitres. Un bon spot au niveau de l'embouchure. Le lac est sans cesse abreuvé par l'océan. Juste le temps de prendre un petit pique nique, et l'orage ous obligeait à quitter les lieux.

La réserve de Nahampoana, pas mal, quelques lémuriens, dont les grands blancs qui marchent en faisant des bonds de profil, les bras écartés. On y restés toute la journée, bloqués par la pluie (si si) sur une belle et humide terrasse en bois.

Evatraha, 3 heures de pirogue depuis Fort Dauphin, à pagayer sous la pluie, épique. Passage d'écluse. Grenouilles embarquées. Echouage dans un massif d'oreilles d'éléphants. Première éclaircie en début d'après midi, on grimpe sur la colline, surplombons Evatraha, cases de falafa, plantées au milieu de palmiers immenses. Derrière le canal et ses méandres, qui se jette dans l'océan. Au fond le soleil couchant dont qq rayons percent à travers les nuages. Lumière de taré.
Lendemain matin, il pleut encore, on enfile nos cirés intégraux (Sylvain > On a rentabilisé les Kway en une semaine, le 12 ans de Margot lui va a ravir...), direction Lokaro, une baie un peu plus au Nord. C'est grandiose, et le soleil revient. La baie est jonchée d'énormes blocs granitiques, les vagues viennent s'éclater dessus. On enlève nos combinaisons étanches. On reste qq heures à admirer le spectacle. puis repartons vers Evatraha, quelques criques sympas, on fait trempette.
A Evatraha on décide de laisser la pirogue pour revenir à pied par la côte. Le sable est dur (au début), on se fait doubler par des porteurs de Toka (40 Kg de rhum sur les épaules) ,le couteau entre les dents, qui trottinent gaiement. 20 Kms plus loin, Fort Dauphin. Journée radieuse. Je mange un gros coup de soleil. Dernière escale au Freedom, et lendemain retour vers le Nord, par la même route, mais avec escales différentes. On mettra 3 jours pour rejoindre tranquillement Fianarantsoa.

Je m'étends pas trop, je vais aller faire mon dernier réglage de frein arrière. Demain départ pour Tana. Margot (qui sa fait dorer la pilule à Mayotte sous prétexte de visa périssable) revient mardi, et on espère décoller mercredi pour Mahajunga.